Un budget avant la fin de l’année ?

Hervé Marseille, Président de l’UDI et Président du groupe Union centriste au Sénat

Depuis mi-juillet, lors des annonces de François Bayrou sur les nécessaires mesures face à la dette, le pays vit au rythme des négociations et des tensions autour du budget de l’État, il est temps d’aboutir pour retrouver de la visibilité. La première mission du Premier ministre, Sébastien Lecornu, était de trouver un chemin pour le budget, c’est chose faite pour la Sécurité sociale.

 

Le compromis trouvé à l’Assemblée nationale permet de tenir le cap, mais chacun voit bien qu’il a un coût. Dans ce cadre, la question n’est plus de rejouer indéfiniment le match, mais de sécuriser la suite.

 

Dès lors, au Sénat, l’esprit de compromis va de pair avec la responsabilité. Les mesures votées par l’Assemblée nationale finiront par être payées, non pas immédiatement mais vite, et toujours par les Français. Même si le niveau de la dette nous inquiète vivement, mais afin d’éviter un blocage de l’État comme un dépassement des délais légaux de la discussion budgétaire au Parlement qui engendrerait des coûts supplémentaires, le Sénat a pris une décision responsable. La commission des affaires sociales de la Chambre haute a retenu la question préalable, renvoyant le texte directement à l’Assemblée nationale. Ce n’est ni un renoncement ni une esquive, c’est la condition d’une fin de parcours maîtrisée et lisible pour tous.

 

Dans le prolongement de cette démarche, une voie de compromis existe pour le budget de l’État entre le texte adopté à l’Assemblée et qui le sera au Sénat, le 15 décembre. La commission mixte paritaire (CMP) se réunira le 19 décembre. Entre ces deux dates, nous disposerons d’un temps utile pour converger. Les points de rencontre existent si chaque famille politique consent à des efforts mesurés. Nous pouvons avoir un budget avant la fin de l’année, à condition de parler vrai et de choisir.

 

À l’inverse, l’échec ouvrirait la voie à une loi spéciale en janvier. Les débats seraient renvoyés à la négociation et le coût pour les finances publiques serait considérable, de l’ordre de 12 milliards d’euros, sans compter la paralysie du Parlement en pleine campagne municipale. Les discussions sont engagées, les solutions sont connues dans chaque chambre. Rien ne justifie d’ajouter une crise de procédure à des difficultés budgétaires déjà lourdes.

 

Il est temps de débloquer, trancher et conclure. Le compromis n’est pas la capitulation. Sortons par le haut d’une séquence qui a trop duré et donnons au pays un budget dont nous avons besoin avant le 31 décembre.